David-Alexandre analyse son Half de Nailloux

Même s’il est toujours plus difficile de parler d’un « échec » sportif que d’une réussite, je vous ai concocté un petit résumé de notre course en duo avec mon super sparring Jérome.

Après, j’aurais pas la prétention d’être aussi touchant que Marie dont la façon qu’elle a d’aborder notre sport est une réelle bouffée d’oxygène.

Avec Jérome, depuis le début de l’année, et compte tenu de notre niveau global très proche, on pensait à cette association pour cette course.

De plus, les nombreuses courses (CD Albi, Half Palavas, Duathlon Sprint Rodez, CD de Toulouse, Sprint de l’Isle Jourdain) et entrainements (vélo, nat, cap) réalisés ensemble, et les affinités sportives et extra-sportives créées au cours de ceux-ci avaient rendu cette association encore plus naturelle.

Bref, donc, nous voici au départ de cet Half en duo.

La nat. consistant en un grand tour de lac unique est un bon échauffement. La distance considérable entre la 3ème et la 4ème bouée a nécessité une mise au point orale avec mon sparring qui nous a certainement fait perdre plus de 30s. Pour la suite de la partie natation, un long fleuve tranquille. Je nage devant et me retourne régulièrement pour voir où en est Jérome. Au cours d’un de ces retournements, j’ai failli parvenir à mes fins (noyer Marie en faisant croire à un accident). Sur l’ensemble du parcours natation, aucune équipe nous double, et on en double 2, dont celle de Marie et Jean-Charles (16ème temps natation sur 45 équipes en 35min58).

Je sors de l’eau frais…j’en profite car, le reste ne sera que de la douleur en vélo et de l’agonie en cap….

Nous avons reconnu le parcours vélo une fois 1 semaine avant la course au cours d’une longue sortie (115 km) durant laquelle Jérome m’avait encore une fois fait totalement exploser. Nous connaissons ses difficultés. Jérome fait le rythme, et, je ne lui suis d’aucune utilité… il est toujours devant sur l’unique partie plate d’environ 6 km qu’on prend 2 fois et il est obligé de m’attendre après les descentes au cours desquelles j’ai les mains sur les freins… Dans les bosses…je donne tout ce que j’ai, et, en haut des bosses, Jérome se met à côté de moi et me pousse.

Au cours du second tour, j’arrive un peu mieux à prendre ses roues dans les faux-plat descendant set, je ne m’effondre pas…mais sûrement au terme d’efforts qu’ me seront fatal par la suite…mais, je ne le sais pas encore.

Les tous derniers km sont durs…et, j’ai même un peu l’impression que Jérome non plus n’est pas au mieux du mieux, car, depuis plus de 30 min nous n’avons plus d’eau, ni l’un, ni l’autre…

Bref, on arrive enfin au parc (5ème temps vélo sur 45 équipes en 2h40min47), et, je suis loin de me douter que je vais très rapidement complètement m’écrouler.

En course à pied, comme prévu, je pars devant pour servir de « lièvre » à Jérome. Jérome ayant fait 1h33 à Palavas sur 20,5 km, notre objectif est de faire 1h35…voir un peu moins.

Mais, au bout de seulement 4 km (sûrement, courus entre 14 et 15 km/h), j’ai un coup de moins bien terrible et mes forces me lâchent. La fin du 1er tour (sur les 4) est un calvaire. Je cours à moins de 10 km/h, évidemment, Jérome le métronome est maintenant devant. Je pense très sérieusement à abandonner…je ne vois pas par quel miracle je pourrais terminer la course (encore 3 tours), même en marchant. A ce moment-là de la course, si je suis seul, c’est sûr à 100%, j’arrête ! Mais, Jérome est là…pendant 17 km parcourus en 1h40 il va me trouver tous les arguments du monde pour que je continue, malgré mon rythme qui oscille entre 9 et 10 km/h…à quoi me sert le travail de VMA à ce moment de la course ?? Bref, tout y passe… « pense à tous les entrainements qu’on a fait ensemble », « pense aux filles qui sont venues nous voir », « pense à Hervé qui termine seul sa course », « t’es pas le seul à la rue : tout le monde souffre », « tu travailles ton mental pour Lanzarote l’an prochain »…

L’envie d’abandonner, qui a duré une bonne demi-heure est passée…peut-être suffisait-il de parvenir d’accepter de courir à 9 km/h…chose mentalement très difficile pour moi. Ma course est rythmée par les ravitaillements tous les 2,5 km et les encouragements perpétuels de Jérome. Je ne lâche pas un mot pendant ces 1h40, mon regard est livide, c’est une torture…et, je dois l’admettre…plus aucun plaisir.

La torture s’arrête un peu à chaque ravito où je marche 10m avant et 10m après et où je bois 1 verre d’eau et 1 verre de coca à chaque fois… quand je recommence à courir, je me dis « Aller…plus que 2,5 km avant le prochain ravito »…ça m’aide à tenir. J’ai même un coup de mieux au cours du 3ème tour au cours duquel j’arrive à courir 1 km à 13-14 km/h, mais, je ne fait illusion qu’1 petit km. Le dernier tour est très difficile et le dernier km est affreux…comme quand je pensais à abandonner.

La ligne d’arrivée arrive enfin…2m après, je m’allonge sous le 1er arbre…j’en peux plus…je suis aller au bout du bout de mes forces…et encore plus loin. Les seuls mots qui me viennent sont… « On est malade de faire des trucs comme ça »… Et il y en a qui font le double….et bien plus vallonné (Embrun par exemple)…Ca ça peut qu’apprendre l’humilité.

Le docteur me prend la tension…j’ai 10… Il me dit qu’il pense que j’ai pas mal maigri pendant la course…j’en doute pas. Pendant 30 bonnes minutes après la course, je suis toujours au plus mal, comme si je continuais de courir. Au bout de 30 min, ça va mieux, j’arrive à me ravitailler et peux voir arriver les autres membres du club : Benoit, Jean-Charles et Marie, Hervé.

Je vais mieux, j’ai à nouveau le sourire et peut profiter de la super ambiance.

Quand à mon sparring, avec les 1h40 de récup active qu’il a fait, il ne montre pas la moindre signe de faiblesse.

Au final, on fait 7ème en 5h15min13, avec le 9ème temps en cap (sur 45) en 1h58min28… (quelle honte ! ) Enfin, Jérome avait raison : j’ai pas été le seul à être à la rue en cap…

Notre objectif initial était d’arriver peut-être sur le podium, mais, au vue des résultats, disons plutôt qu’une 4ème place était tout à fait dans nos cordes. Quant aux 1ers, qui nous ont mis 22min en vélo…chapeau…là, c’est vraiment un autre monde, car moi, en vélo, j’étais vraiment à bloc de chez bloc.

Avec le recul, j’ai cherché un motif à cette défaillance ??

  • au-delà des conditions de courses : chaleur, vent, dénivelé en vélo
  • au-delà de m’être certainement pas assez ravitaillé en vélo
  •  au-delà d’une possible lassitude physique de mon corps
  •  au-delà d’une préparation peut-être pas idéale ?? (trop chargée l’avant dernière semaine, pas assez de récup, pas assez de séances longues à pied, pas assez travaillé d’enchaînement vélo long+cap longue…j’en sais rien, j’ai pas assez d’expérience pour le dire)
  • je pense que la principale raison est d’être aller trop vite en vélo. J’ai peut-être péché par excès de confiance….j’ai beaucoup trop mal évalué l’impact d’être à fond 82 km en vélo sur ma performance à pied…Je pensais vraiment pas pouvoir m’effondrer à ce point-là. Egalement, je voulais pas être un trop gros boulet en vélo pour mon sparring… Pour gagner 5-10 min en vélo, on en a perdu 20-25 min à pied…très mauvais calcul. Pourtant, le CD de Toulouse m’avait bien fait comprendre que la “maturité de course” c’était aussi de savoir “perdre” 2min en vélo pour en “gagner” 3 à pied… Sur le long, avec la fatigue de l’effort qui précède la course à pied, c’est d’autant plus vrai. En gros, je dirais que sur du long…enfin, me concernant bien sûr…on part jamais suffisamment lentement… Enfin, c’est vraiment personnel à moi, qui manque de puissance et de volume en vélo.

Conclusion :

Faire une course en duo était vraiment sympa. Sans Jérome, je n’aurais jamais roulé aussi “vite”, et, je n’aurais jamais fini. Une course de plus qui permet d’acquérir un peu plus d’expérience et surtout, de mieux se connaître. J’essaierai de plus refaire les mêmes erreurs par la suite.

Bien que planifiant mes entrainements en fonction des dates des Halfs, je les finis de plus en plus mal (l’an dernier à Revel, j’ai eu un coup de moins bien sur les 5 derniers km à pied ; cette année à Palavas, j’ai eu ce même coup de moins bien sur les 8 derniers km à pied et là, sur les….17 derniers)…bref, je ne me juge pas encore mûr (ni mentalement, ni physiquement) pour les Iron man… Je ferais peut-être un dernier test de rattrapage sur le marathon de Toulouse. Si ça se solde par un nouvel échec, j’abandonne mon idée de faire un Ironman en 2013, et, j’essaie d’orienter ma préparation pour les CD (sur lesquels j’ai pris bien plus de plaisir cette année) en 2013. Désolé Jé, il y a de bonnes chances que tu doives te trouver un autre sparring pour Lanzarote 2013.

Félicitations :

  •  à mon sparring, qui contrairement à moi a très bien géré sa course (et, j’ai envie de dire, comme toujours…) . Au-delà de sa gestion de course toujours exemplaire, c’est vraiment une machine à rouler.
  • à tous ceux qui sont arrivés à ne pas “faiblir” comme moi : Benoît, Hervé, Jean-Charles et Marie…avec bien sûr une mention spéciale à Marie.
  • également à Adrien, qui s’est aligné sur la course en individuel tel un kamikaze (sans réelle expérience sur la distance) et qui est parvenu à finir en moins de 5h. Chapeau.

Remerciements :

  • à mon sparring, bien sûr, sans lequel je me serais jamais fait aussi mal, sans lequel j’aurais jamais fini et qui, m’aide énormément à franchir un cap en vélo.
  • à Aude et Hélène qui sont derrière nous depuis le début de la saison et qui ont franchement mis le paquet sur cette course.

Excuses :

  • évidemment, toujours à mon sparring…pour le pire et pour le meilleur. Nous avions le souhait de faire un meilleur temps ensemble que si nous l’avions fait individuel…évidemment, ça n’a pas été le cas (seuls, on serait tous les 2, très certainement, descendu sous les 5h)… et, j’en ai la totale responsabilité. Non seulement il a dû m’attendre en vélo, mais aussi, et même encore plus à pied. Vraiment désolé Jé.

Souhaits :

  • j’espère que ça va bcp mieux pour Didier, qui n’a pas pu terminé…et qui était dans un état pire que moi (tension de 8 pour Didier et de 10 pour moi).

Avertissement :

  • à Marion, qui doit faire un Half d’ici la fin de la saison… pars doucement…sur une telle durée d’effort, tu ne te connais pas ! Tu ne sais absolument pas comment ton corps va réagir à cette « agression ». Bon courage.

Maintenant, l’heure est à la récup totale : plus d’entrainement ciblé et lâchage… suite à la course, les grillades et le punch du samedi soir ; puis les pizzas et les glaces du dimanche soir, pour le coup, c’était vraiment que du bonheur…

5 réflexions sur « David-Alexandre analyse son Half de Nailloux »

  1. Benoit

    Du grand Cabart ,très bon compte rendu comme d’habitude ,et
    toujours aussi lucide dans tes analyses que se soit sur tes super perf et sur des coup de moins bien.
    Félicitation à vous deux, vous allez tout peter lors du prochain duo
    Ciao.

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  2. yves

    c’est vrai que les ptis punch et viandes grier n’ést que du bonheur ! humour…
    PS: yves cycliste très débutant persévérent bon courage bonne continuation à vous…!

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  3. Pascal D

    Rien de mieux que la course d’équipe. Par contre il faut accepter de passer par là le jour ou t’es pas dans le coup et que ton équipier lui il a le feu !
    La bonne nouvelle c’est que Jerome a complètement récuperé de sa blessure.
    Félicitation à tous les duos.
    Maintenant vivement le weekend prochain et que l’équipe D2 nous sorte une belle course d’équipe !

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  4. Marion M

    Merci pour l’avertissement !
    J’ai un peu peur maintenant mais bon je partirai tès doucement et je verrai ce que ça donne.
    Encore BRAVO !

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