Le CD de Christophe B. à ST Jean de Luz.

Triathlon de ST Jean de Luz 2012 CD

Départ CD 2012 à St Jean de Luz

Prendre le temps de partager des émotions ou des instants de douleurs, voilà ce qui permet de relancer la machine et de ce dire que rien n’est impossible.

St Jean de LUZ, c’est avant tout un site extraordinaire par son emplacement, son climat (week end très chaud) et ses tapas. Au programme forcément que du plaisir mais chaque course est différente malgré les bonnes préparations du club.

Retrait du dossard vers 15h et essayer de voir Marion (half) et son papa (iron) sur la cap. Marion me croise sur le pont et elle m’interpelle heureusement car je ne l’ai pas reconnu marquée qu’elle est par son effort. Je laisse tout tomber (vélo et équipement) pour courir quelques mètres avec elle. Marion gère bien son effort, elle répond à mes questions, le vélo a été très dur. Elle reste lucide et concentrée donc c’est bon signe. Je lui conseille de bien s’arrêter à chaque ravito pour s’hydrater car il fait très chaud. Elle se remet dedans et elle poursuit son effort sur son half BRAVO SUPER CHAMPIONNE

Alors voilà, s’engager sur un triathlon avec une natation en mer quel beau défi pour le triathlète « loisir » que je suis. La combinaison est non obligatoire mais dans ma tête et depuis le début je la mets, alors surtout ne rien changer. 15h45 briefing en bord de plage puis quelques longueurs en mer en attendant pour s’échauffer. L’Océan est clément et il y a très peu de vagues et la sensation de flotter plus facilement qu’en eau douce est bien là. 16h00, sortie de l’eau pour se mettre sur la ligne de départ située à 50 m du bord. La pression est là, quelques mouvements, réglage des lunettes, remise à zéro du chrono. Ne pas penser qu’il y a vraiment beaucoup de monde sur la ligne et que le public est là tout autour sur la plage. Je suis carrément sur le 4eme ou 5eme rang, surpris d’être là mais en confiance, prêt à me jeter dans la compétition. 16h10 c’est parti. Courir dans le sable, plonger sur la première vague et s’élancer pour deux tours. Surprise dès les premiers mètres … l’océan est blanc ! De l’écume blanche partout, tout autour, devant, sur les cotés, il y a tellement de concurrents. Passage rapide de la première bouée, c’est toujours pareil, c’est blanc. Et puis des coups tu en reçois et tu en donnes … il faut que ça passe. Deuxième bouée, œil droit touché, pas le temps de recaler les lunettes, je le ferais plus tard. Troisième bouée c’est plus calme, un peu plus d’espace entre chacun, tout va bien, l’eau est redevenue verte. Je rattrape un pied, une main m’enfonce le dos sous l’eau, c’est la guerre entre chaque passage de bouée. Sortie à l’Australienne, encouragé par les applaudissements du public, je cours comme si j’étais le premier. Deuxième plongeon, c’est mieux. Le corps est chaud, il faut penser à bien maîtriser ses gestes, ça glisse tout seul. A priori, natation bouclée en 26’, c’est un résultat qui me va bien.

CD à St Jean de Luz 2012 . Transition

Une transition de 750 m pour aller au parc à vélo. Courir avec la combinaison sous le bras, penser à boire en arrivant. Au parc, s’alimenter avec ma banane soigneusement préparée, chaussettes, chaussures, casque, gant, ceinture dossard, GO. Après 500 m à peine, c’est le début des premières côtes, ne pas se mettre dans le rouge. 6 km ou on passe plus de temps à monter qu’a descendre, mais ça me va. Et puis grosse descente sur 1 km. Je pense à JCharles, 70 km/h à St GAUDENS, ok. Je pédale, 55 km/h puis 60 km/h. C’est brutal, le vélo tient, bien tenir le guidon, oublier de freiner et pas trop réfléchir… En bas, c’est parti pour 4-5 km de faux plats descendants avec petit vent de face. Je suis rejoins par un puis deux concurrents. Deux solutions, soit je les laisse partir et je souffre seul, soit je m’accroche comme à l’entraînement d’Hervé et je souffre en groupe. Merci Hervé, je vais souffrir en groupe. Compteur 42 km/h au meilleur moment. Je prends des relais, je reste bien collé derrière ensuite. On fonce. Fin du premier tour puis à nouveau les montées. Logiquement je décroche de ce groupe mais je monte bien. S’alimenter, boire, pendant que je suis doublé ou que je double. Arrivé en haut, deux mollets de folie me passent doucement devant. Et là l’orgueil prend le dessus. Suivre, s’accrocher, descendre aussi vite, être tout de suite dans sa roue sur le plat, prendre les relais, faire l’effort. Et puis comprendre que cette concurrente est décidément plus forte malgré tous mes efforts, chapeau bas. Je paye un peu de mes efforts en toute fin de parcours vélo, mais rien d’inquiétant. 1h30 de vélo, c’est bon, je suis bien, je rentre bien dans le parc à vélo.

Course à pied sur le CD 2012 à St Jean Luz

C’est parti pour la cap., oui j’ai envie de tout déchirer. Je sors bien du parc, les jambes sont là, j’attrape ma vitesse de course, 1, 2 km ça va, je double c’est le pied. Passage sous une douche et boire au ravito et puis relancé de suite. Relancer ou pas …. douleurs aux intestins, arrêt net demandé par le corp, trouver dar dar un endroit pour pouvoir s’isoler. Aucune négociation possible, arrêt sur le champ ! Au moins 10 minutes d’horreurs, de sueurs froides, de tremblements, de bouffées de chaleur. Je laisse les détails sur le bord de berge ou je me suis arrêté. Et puis se remobiliser, se recentrer, revenir. Ne pas abandonner, marcher d’abord, se laisser doubler ce n’est pas grave. Juré que c’est bien la dernière fois que je fais ce genre d’épreuve, se remettre dans la course malgré tout. Sentir que la crise peut revenir à n’importe qu’elle moment. Et puis un pas de course et puis deux. Le visage c’est refermé, je suis dans ma bulle, j’avance, petit 10 km/h. J’ai mal. Je pense à ceux qui sont partis ce matin pour l’Iron ou le half. Je croise deux fois sur le parcours le papa de Marion. Je n’entends plus les encouragements du public. Deuxième bracelet récupéré, plus que 4 km. Un verre d’eau avec un gel, plus de passage sous les douches, je serre les dents. Je continue à me faire doubler par ceux qui accélèrent à l’approche de l’arrivée. Impossible de suivre, finir coûte que coûte en souffrant. Ligne d’arrivée franchie au bout d’1h10 de cap, déçu, rejoindre la voiture et prendre de l’imodium. Se réchauffer, s’alimenter et boire. 2 heures pour récupérer. Même pas la force d’aller encourager les autres concurrents.

Et puis la magie du sport et de l’effort, prendre rdv pour l’année prochaine et se promettre que ce sera mieux, qu’il n’y a pas d’épreuves sans échecs et que la motivation reste le meilleur moteur.

Mais avant, il y aura le CD de Toulouse dans 10 j, est-ce bien raisonnable tout cela ?

Christophe Bousquet

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